Lorsqu’un prêt bancaire est souscrit par une entreprise, l’établissement de crédit exige très souvent une caution personnelle du chef d’entreprise, mais de manière plus systématique encore, une assurance décès invalidité souscrite à son profit en cas de disparition prématurée ou d’incapacité totale du dirigeant personne physique.
Si le chef d’entreprise venait à décéder, l’indemnité d’assurance versée à la banque entraînerait l’extinction de la dette de prêt encore due par l’entreprise.
La conséquence immédiate pour l’entreprise et pour les héritiers du dirigeant décédé est un alourdissement de la charge fiscale, dès lors que l’extinction de la dette est considérée comme un revenu exceptionnel imposable au taux de l’IS, même s’il peut être lissé sur une période de 5 ans. Par ailleurs, les héritiers doivent aussi faire face à des droits de succession inattendus.
Pour éviter cet inconvénient fiscal, la solution la plus judicieuse consiste à mettre en place un dispositif contractuel « en amont » au moment de la négociation des conditions du prêt d’entreprise par lequel il est prévu qu’en cas de décès, l’indemnité d’assurance ne sera pas automatiquement versée à la banque pour rembourser le prêt de manière accélérée, mais sera déposée dans un compte séquestre (par exemple auprès d’un notaire), en garantie du respect de l’échéancier initial et des modalités existantes du contrat de prêt.
Sachant que, le plus souvent, le décès du chef d’entreprise ne remet pas en cause la viabilité de l’établissement ou de la structure qui continue malgré tout de bénéficier d’un carnet de commandes fourni, de marchés dynamiques et d’un outil de production performant, il n’est pas souhaitable de remettre en cause cet équilibre par une augmentation des dettes fiscales que les héritiers n’avaient pas anticipée.
Il suffira à cet égard de faire désigner comme bénéficiaire du contrat de prévoyance souscrit par le chef d’entreprise en même temps que le prêt bancaire, non pas la banque mais les héritiers ou le conjoint, avec obligation de mise sous séquestre de l’indemnité versée en cas de décès du dirigeant en cours de remboursement du prêt.
C’est cette obligation mise à la charge des héritiers, théoriquement bénéficiaires d’une indemnité d’assurance qui sort de leur patrimoine personnel dès lors qu’elle est mise sous séquestre, qui transforme le contrat de prévoyance d’un contrat à titre gratuit en un contrat onéreux, permettant ainsi aux bénéficiaires d’échapper à toute obligation de payer des droits de succession.
La mise en place de ce dispositif permet ainsi d’éviter tout impondérable d’ordre fiscal pouvant remettre en cause la pérennité de l’entreprise, suite à une augmentation non anticipée du revenu de l’entreprise et des droits de succession des héritiers.
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